lundi 11 novembre 2013

A la découverte de Diannah





Partis de Brest, nous atterrissons à Dakar. Il fait déjà nuit noire. Kalifa nous attend, il a trouvé un taxi pour nous mener "chez Salim", un petit hôtel tout au bord du Lac Rose. Il est vraiment rose, le lac !







Sur cette photo on peut voir un gratteur de sel qui trime pour extraire le sel du fond du lac et remplir sa barque. Il sera payé 1 euro pour 50 kg de sel...











Nous y passons 36 heures puis retour à Dakar, où nous embarquons sur un ferry pour un trajet de 15 heures direction Ziguinchor, principale ville de Casamance. Durant les 3 dernières heures, nous remontons le fleuve Casamance, escortés par des groupes de dauphins.








On peut constater sur cette carte que la Casamance (en rouge) est séparée du Nord du Sénégal par la Gambie.







A la descente du bateau, Christine nous dit : "Et ben voilà, c'est ici que commence la Vraie Afrique". Et elle sait de quoi elle parle car elle en est au moins à son 20ème voyage dans la région.

Direction la gare routière, un taxi-brousse nous amène en moins de 3 heures de piste au village de Diannah. Là, premier constat, nos valises à roulettes ne sont pas très adaptées aux routes sablonneuses. Pas de soucis, nous avons un comité d'accueil bien garni et les ados se chargent de nos bagages. Arrivée dans la famille de Kalifa, tout le monde est là, frères, sœurs, la maman et toute une ribambelle de gamins on ne peut plus souriants.



"Allez ! vous devez avoir faim, venez donc déguster notre tie boudien !".............Délicieux......
Le tie boudien est le plat national (et oui, ce n'est pas le poulet yassa !) à base de riz, de poisson et de divers légumes, cuisinés pendant des heures sur feu de bois

                            



Armés de nos cuillères, parce que les "toubab" ne savent pas trop manger avec les doigts, nous apprécions beaucoup ce plat que l'on prend dans une gamelle commune.










Ensuite une petite sieste réparatrice, puis une bonne douche. Et c'est là que les choses se compliquent.
Nous ne sommes évidemment pas venus dans l'intention de bouleverser le mode de vie de la famille, mais il faut admettre qu'il n'est pas facile de voir un petit bout de femme se rendre au puits, à 50 m de la maison, et revenir avec une bassine de 30 ou 35 litres d'eau sur la tête pour que vous puissiez prendre une douche à votre aise... C'est leur travail, donc au bout de 2 ou 3 jours, on s'y fait...(+ ou -)



Les jours suivants, nous continuons à découvrir le mode de vie de la famille Diabang au sein de laquelle nous sommes non seulement acceptés, mais considérés comme des hôtes de marque.

Avant de vous raconter nos journées suivantes, je voudrais vous parler de Kalifa.
C'est un guide touristique incroyable, amoureux de son pays, surtout de sa région d'origine : la Casamance.
Il est intarissable quand il vous parle de son pays, son histoire, sa géographie, ses ethnies et leurs coutumes...... ou quand il vous parle de la France, car il connaît mieux l'histoire de France que bon nombre d'entre nous.
Si vous le souhaitez, il peut vous concocter des séjours à la carte, pour 2 à plusieurs personnes, pour découvrir Dakar, l'Île de Gorée, les coins touristiques comme Sally ou le Lac Rose, ou des coins retirés au centre du pays, ou sa région natale, la plus belle : la Casamance.
Il vient vous chercher à l'aéroport et vous y ramène à la fin de votre séjour. Je vous le recommande fortement, alors, si vous le souhaitez, laissez-nous un message sur abcde-senegal@laposte.net et il vous recontactera




Revenons à notre séjour.

Nous avons eu la chance d'assister et de participer à une fête traditionnelle, avec cérémonie rituelle.
C'est bluffant.




Jojo et Christine, en costume local, sont coachées par Yalika
 


 








pour rejoindre la foule













 Un autre jour, Karalan, le grand ami de Kalifa, est venu nous chercher, pour nous amener à Abéné où il habite. A mi-chemin, il a fait un petit détour pour nous montrer un arbre fabuleux : un fromager. Nous ne l'avons pas mesuré, mais le tronc fait plusieurs dizaines de mètres de circonférence.
 
La preuve
 
 
Il a toute une histoire que je vous raconterai plus tard.
 
 
 
A Abéné, nous avons assisté à l'arrivée d'un bateau de pêcheurs, pendant que nous nous prélassions à l'ombre d'une paillotte......
 

 
 
 
 
Nous avons également fait une journée de pirogue sur le delta du fleuve Casamance pour nous rendre sur le magnifique site de Kalissaye, une des portes du fleuve vers l'océan. Des bancs de sable surprenants qui séparent le calme du fleuve et les rouleaux de l'Atlantique. Durant le trajet aller, nous avons un peu taquiné les barracudas, et 4 d'entre eux se sont laissés prendre à nos appâts. Karalan nous accompagnait, il avait eu la bonne idée de convier son ami cuisinier qui nous a grillé un barracuda au feu de bois moins d'une heure après l'avoir sorti de l'eau. Un délice...


 


Regardez comme Kalifa est fier de sa prise...
...qu'il découpe sous l'œil amusé de Karalan
 
 
                                  
 
Le cuisinier prend le relais...
...et tout le monde termine le travail


 
 
 
 
et au retour, magnifique le coucher de soleil

 
 
 
 
Le marché et l'arrivée des pêcheurs à Kafountine valent aussi le coup d'œil.

Au bout d'une dizaine de jours à Diannah, (sans voir une route goudronnée !), nous devons nous résoudre à quitter le village et la famille de Kalifa... Quel pincement au cœur ! Tous les gens de cette famille doivent avoir de tout petits organes internes tellement leur cœur est immense...

Les vacances sont terminées et donc (je vais employer une expression que je déteste) : Retour vers la civilisation (parce qu'en matière de civilisation, nous aurions pas mal de leçons à recevoir !)

Le chemin du retour vers l'Europe nous a laissé quelques heures à Dakar, ce qui nous a permis de visiter l'Île de Gorée.
C'est une très belle petite île à 15 minutes de bateau de Dakar.
A la fois très belle et ... angoissante. C'était un des principaux points de départ des négriers qui partaient livrer leur "marchandise" vers les Antilles ou le Brésil. De là, les esclaves étaient ensuite acheminés vers les champs de coton d'Amérique du Nord.
Je vous assure qu'après une visite de la Maison des Esclaves, vous ne ressortez pas intacts et n'avez plus forcément envie d'aller déguster une glace.

Voilà résumées quelques pages de notre séjour en Casamance.
 
 Un dernier petit mot de "touriste" : contrairement à ce que l'on peut entendre ou lire dans les médias, la Casamance n'est pas une région dangereuse. Bien sûr il y avait il y a quelques années des groupes assez violents d'indépendantistes, comme on pouvait en trouver en Corse, au Pays Basque, ou chez nous en Bretagne. Maintenant on ne trouve que quelques petits bandits comme partout dans le monde. Allez sans crainte visiter cette belle région, qui n'est déjà pas très riche, et qui souffre en plus de cette mauvaise propagande qui ne va pas inciter les touristes à revenir.
Les autorités françaises sont les seules en Europe à adopter cette attitude et de surcroît envers une de leurs anciennes colonies !
Les hollandais, danois et belges y sont nombreux et y vont sans aucune crainte...